Imaginez un parc paysagé où la fraîcheur printanière et le chant des oiseaux sont interrompus toutes les dix minutes par le trot des chevaux. Cela se rapproche. On attend, avec une pointe de curiosité et d’exaltation, dans ce cadre pittoresque où de splendides camélias sont en règne parmi des arbres remarquables. Enfin passe un attelage en paire, un attelage de Bretons. Alors le silence et les oiseaux reprennent l’ambiance. Bretons ? Oui, les chevaux de trait Bretons comme les membres des équipages qui s’entraînent pour la compétition tant attendue : la mythique Route du Poisson.

C’est au cœur du Haras national d’Hennebont, patrimoine historique sur 23 hectares intramuros et 6 hectares de pâtures à l’extérieur, que s’est déroulée la rencontre de l’équipe bretonne ces 2 et 3 avril 2022 par l’intermédiaire d’un partenariat.

Ce lieu est tellement imposant, magnifique et étonnant qu’on ne peut pas manquer de dire quelques mots sur ce joyau. L’évolution du haras s’étend de la moitié du XIXe au début du XXe siècle avec la construction d’écuries, d’une forge et de maisons de maître. Riche en histoire et en bâtiments appartenant aux Monuments Historiques, le patrimoine est géré par le syndicat mixte (la région Bretagne, le département du Morbihan, la commune d’Hennebont et l’agglomération de Lorient) pour préserver, promouvoir et faire vivre cet endroit exceptionnel.

Initialement consacré à la reproduction du cheval Breton, aujourd’hui le Haras national d’Hennebont est voué au cheval, quelles que soient les disciplines, autour de trois axes : les concours, les spectacles et le cheval de travail.

La surface est telle que le site peut accueillir en permanence une cinquantaine de chevaux en pâture qui peuvent ainsi exprimer librement tous leurs comportements naturels, par opposition à l’époque où les étalons étaient maintenus en stalle.

Ainsi, le Haras d’Hennebont, c’est de surcroît la prise en compte du bien-être animal, comme notre équipe bretonne qui se félicite de leur exercice du routier. En effet, pour un parcours de reprise, les résultats sont en concordance avec une bonne condition physique des chevaux et avec une excellente récupération.

L’entraînement au routier s’est poursuivi par l’épreuve dételé-attelé, histoire de remettre au point la chorégraphie. Les gestes doivent être répétés de façon à ce qu’ils deviennent naturels, automatiques. Le site dispose indéniablement des équipements propices à l’entraînement de la traction, de la maniabilité avec un attelage à quatre et de l’épreuve montée.

Ce patrimoine bâti, arboré et vivant avec le trait Breton nous plonge dans l’histoire des Haras nationaux. On éprouve un sentiment d’évasion, de ressourcement et d’excellence tellement le lieu est beau et apaisant, tellement l’équipe bretonne est immergée dans la compétition de la Route du Poisson.